Sainte Jeanne d’Arc, une bergère, a dirigé une armée française contre les envahisseurs anglais au 15ème siècle.
- Mère Teresa et la Prière
- La Télévision catholique Communique l’Évangile
Les siècles qui ont suivi la chute de Rome ont été un âge violent en Europe. Les armées arabes ont sévi à travers la Sicile, l’Espagne, le Portugal et le sud de la France. Les Vikings ont attaqué des terres de l’Irlande à l’Italie, et d’innombrables petites guerres ont fait rage parmi les chevaliers et les nobles d’Europe. L’Église catholique ne pouvait pas faire grand-chose contre les envahisseurs étrangers ou les pirates scandinaves, mais au IXe ou au xe siècle — la date précise est inconnue — des évêques et des prêtres ont commencé à promouvoir un nouveau code pour les soldats européens qui est devenu connu sous le nom de chevalerie.
Dans l’espoir de freiner l’effusion de sang, l’Église a proposé un nouveau modèle de chevalerie, remplaçant l’image d’un tueur égoïste et éclaboussé de sang par celle d’un noble gentilhomme catholique désintéressé. Ce nouveau chevalier n’a combattu que pour des causes justes : la défense de l’Église, de son pays, ou des faibles et des innocents. Alors que la force et le courage seraient encore honorés, l’Église a exhorté le chevalier chevaleresque à ajouter la compassion, la charité et la dévotion à Dieu à sa liste de vertus. Le but de la chevalerie n’était pas seulement de rendre le chevalier noble, mais aussi de le rendre saint.
Au départ, la chevalerie devait être une vente difficile. Les seigneurs de guerre qui dominaient l’Europe vers l’an 1000 ne voyaient pas l’intérêt d’adopter un code qui appelait à la miséricorde et à la retenue. Mais cela a changé lors de la Première Croisade (1096-1099). Dans toute l’Europe, les nobles et les chevaliers ont mis de côté les querelles personnelles et ont rejoint ce que nous appellerions une coalition internationale pour libérer la Terre Sainte des Sarrasins et des Turcs Seldjoukides, et pour protéger la frontière orientale de la Chrétienté de l’invasion.
SAINT MARTIN DE TOURS: UN MODÈLE DE FOI ET DE BONTÉ
Les chevaliers ont pris plusieurs saints comme patrons, dont saint Georges, qui a tué un dragon pour sauver la vie d’une belle jeune fille, et saint Michel l’Archange, qui a chassé Lucifer et les anges rebelles du ciel.
Saint Martin de Tours était également populaire auprès des chevaliers (c. 316-397). Dans les peintures, les sculptures et les vitraux, Saint Martin était invariablement représenté en armure à cheval avec son épée tirée — non pas pour se battre, mais pour accomplir un acte de charité.
Né d’un officier supérieur de l’armée romaine, Martin cherche à devenir chrétien à l’âge de 10 ans, contre la volonté de ses parents. Il était à la fin de son adolescence lorsqu’il a été appelé à devenir lui-même soldat. Officier dans la cavalerie, il gagne la confiance et le respect de ses hommes qui, au début d’un hiver, lui présentent un magnifique manteau de laine rouge. Par une journée extrêmement froide, alors qu’il parcourait les rues d’Amiens, dans ce qui est aujourd’hui la France, il vit au bord de la route un mendiant enveloppé de chiffons et frissonnant violemment. Martin s’arrêta, tira son épée, coupa son manteau en deux et en donna la moitié au pauvre homme.
Cette nuit-là, Martin se réveilla pour trouver le Christ, entouré d’anges, debout dans sa chambre. Autour de ses épaules, le Seigneur portait le demi-manteau. « Voyez, dit le Christ aux anges, Martin m’a enveloppé dans son propre manteau. »
Aux chevaliers médiévaux, St. Martin a illustré ce qu’ils voulaient être — fidèles à Dieu et gentils envers leur prochain.
SAINTE JEANNE D’ARC: VICTOIRE AU CŒUR PUR
Le début du XVe siècle fut une période de troubles dans l’Église et dans la société européenne. Trois hommes prétendaient être le pape, et les Turcs ottomans étaient prêts à envahir ce qui restait de l’Empire byzantin. En France, près d’un siècle de guerre avec l’Angleterre avait déchiré le pays.
Les chevaliers et les nobles anglais ne prêtaient que du bout des lèvres aux principes de la chevalerie, les mettant rarement en pratique en France où le massacre et le viol de civils, la destruction de villes, le pillage et la profanation d’églises et de maisons religieuses étaient monnaie courante.
En 1429, alors que Sainte Jeanne (1412-1431) s’occupait des moutons de sa famille, elle entendit les voix de Saint Michel, de Sainte Catherine d’Alexandrie et de Sainte Marguerite d’Antioche. Ils lui ont dit de diriger une armée contre les envahisseurs anglais.
Jeanne croyait totalement en sa mission, et sa conviction l’emporta plus ou moins sur le roi de France, Charles VII. Pour apaiser ses doutes, Charles envoya Jeanne devant un tribunal d’évêques et de théologiens qui l’examinèrent attentivement pour s’assurer qu’elle n’était ni folle ni hérétique. À la fin de leur interrogatoire, le tribunal déclara que Jeanne était pieuse, véridique et une bonne fille de l’Église. Les évêques et les théologiens ont déclaré qu’il n’y avait aucune raison de douter de ses visions.
Jeanne croyait que l’armée française était en mission sacrée et que les troupes devaient agir ainsi. Elle bannit les prostituées qui voyageaient avec les hommes et interdit les malédictions et l’ivresse. Elle a également exhorté tous les hommes à se confesser et a interdit le pillage, le viol et le massacre.
Bien sûr, il y avait beaucoup de militaires qui se moquaient de l’idée d’une bergère à la tête d’une armée. Néanmoins, Jeanne a touché deux accords vitaux chez les Français: la foi que Dieu et ses saints viendraient à leur secours et un thème que tout le monde connaissait dans les contes du roi Arthur — que la victoire allait au cœur pur.
BIENHEUREUX GÉRARD TONQUE: LA CHEVALERIE N’EST PAS MORTE
En 1099, lorsque Jérusalem fut nouvellement libérée par les Croisés, un groupe d’hommes forma un nouveau type d’ordre religieux. Comme les moines, ils ont fait des vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, mais ils ont aussi vécu le code de la chevalerie. Bienheureux Gérard Tonque, un Français, qui a fondé l’ordre pour soigner les pèlerins malades et blessés en Terre Sainte.
Parce qu’ils servaient dans un hôpital qui se trouvait tout près de l’église Saint-Jean-Baptiste à Jérusalem, les hommes sont devenus connus sous le nom d’Ordre de Saint-Jean. Beaucoup de nouvelles recrues étaient des chevaliers, et il leur semblait naturel qu’ils utilisent également leurs compétences pour protéger les pèlerins voyageant à travers ce qui est maintenant la Syrie, le Liban et Israël.
Le pape a donné son approbation à l’ordre, qui a pris un nouveau nom — les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Comme d’autres moines, les Chevaliers se réunissaient tous les jours pour dire la Messe et chanter l’Office divin. Ils soignaient toujours les malades, mais ils étaient également sortis pour défendre les pèlerins contre les brigands et les pillards sarrasins.
Les moines militaires du Bienheureux Gérard étaient l’incarnation vivante du code de la chevalerie. Et l’ordre continue à ce jour sous le nom de Chevaliers de Malte.
La chevalerie, telle que l’Église l’a proposée pour la première fois il y a 1000 ans, vit aujourd’hui dans divers ordres de chevaliers, dont les Chevaliers de Colomb. Ces chevaliers modernes s’efforcent d’accomplir la dévotion de la chevalerie à Dieu, la fidélité à l’Église et le service à ceux qui en ont besoin.