Le déparasitage est devenu un sujet controversé. Il existe de nombreux points de vue opposés, des opinions fortes et des conflits d’intérêts qui suscitent de nombreux débats sur le sujet. Il n’y a aucun argument selon lequel les parasites peuvent être mauvais pour les animaux de compagnie et certains peuvent présenter un risque pour les gens. Il n’y a aucun argument selon lequel nous voulons réduire le fardeau des parasites chez les animaux de compagnie pour améliorer la santé des animaux de compagnie et réduire les risques humains. C’est le « comment » qui cause tous les problèmes. L’élaboration de stratégies de déparasitage nécessite la prise en compte de plusieurs éléments différents, notamment:
- Quels parasites sont dans la région?
- Les risques sont-ils les mêmes toute l’année ou sont-ils saisonniers ?
- Quels parasites présentent un risque pour un animal ou quelles sont ses chances d’exposition? (par exemple, l’animal va-t-il dehors? Est-il exposé à de nombreux autres animaux? Y a-t-il plusieurs animaux domestiques dans le ménage?)
- Y a-t-il des personnes dans le ménage à risque particulier d’infections parasitaires? (p. ex. les jeunes enfants, les personnes atteintes de troubles du développement qui pourraient être plus susceptibles d’être exposées aux excréments d’animaux de compagnie?)
Tout le monde convient que les chiots et les chatons ont besoin d’un déparasitage plus agressif, mais il existe plusieurs approches différentes pour gérer le déparasitage chez les animaux adultes.
Le Companion Animal Parasite Council préconise le déparasitage mensuel pour plusieurs raisons. La première est que, en fonction de la durée d’activité des médicaments utilisés, un traitement mensuel empêche l’établissement de populations de parasites importantes chez l’animal (et donc également dans l’environnement de l’animal). Il maintient également le traitement convivial – il permet aux gens de se souvenir plus facilement de traiter leur animal de compagnie. Parmi les préoccupations de cette approche, citons sa mentalité de « plan unique pour tous », malgré le fait qu’il existe de grandes différences dans les risques entre les différentes régions, et même entre les animaux de compagnie d’une même région. Il existe également des préoccupations concernant une utilisation aussi intensive contribuant au développement de la résistance aux médicaments parasitaires (ce qui est un problème chez certaines autres espèces comme les chevaux et les moutons), bien que cela ne semble pas être une préoccupation majeure – du moins pas encore.
Les directives européennes récentes adoptent une approche quelque peu différente et utilisent une philosophie plus orientée vers les risques individuels pour chaque animal. Ces lignes directrices recommandent que si un déparasitage régulier est utilisé, les animaux doivent être traités au moins 4 fois par an, avec un maximum de 3 mois entre chaque traitement. Ceci est basé sur certaines recherches indiquant que l’abandon du traitement à 3-4 fois par an n’a eu aucun effet sur les niveaux de parasites. Cette approche est donc plus conservatrice (en termes de nombre de traitements) et a probablement moins d’impact sur le développement de la résistance, mais elle nécessite plus d’organisation et de réflexion. Si elle est utilisée correctement, c’est probablement une bonne approche.
Une autre approche a été recommandée par un groupe d’experts canadien sur les parasites. Avec leur approche, dans les ménages à faible risque (animaux de compagnie à faible risque d’exposition au parasite et personnes à faible risque d’infection), le traitement est basé sur les résultats d’examens fécaux ou, si aucun test fécal n’est effectué, un traitement une ou deux fois par an est recommandé. Dans les ménages à haut risque, le dépistage fécal est recommandé 3 à 4 fois par an, avec un traitement basé sur les résultats, ou l’administration d’un traitement préventif de routine au moins 2, et de préférence 3 à 4 fois par an. La principale critique de cette approche est qu’elle est plus compliquée et peut-être sujette à des erreurs ou à des traitements manqués.
Il n’y a pas de réponse claire, il ne devrait pas y en avoir. Il ne peut vraiment pas y avoir d’approche « un programme pour tous » qui traite correctement les risques pour tous les animaux de compagnie (et les personnes) dans toutes les régions. Adapter la stratégie de déparasitage à votre animal, en fonction des risques de votre animal et de votre famille, est l’approche logique. Quelle que soit l’approche choisie, les tests fécaux réguliers sont un bon moyen (et sous-utilisé) d’évaluer ce qui se passe avec les parasites chez votre animal et d’identifier l’échec du traitement ou l’émergence d’une résistance aux médicaments.
La prévention mensuelle du ver du cœur a également un impact sur ce que vous faites, car les mesures préventives typiques contre le ver du cœur sont également efficaces contre les vers ronds et les ankylostomes, les principaux parasites ciblés par le déparasitage de routine. Si vous êtes dans une région où le ver du cœur est présent, un traitement mensuel pendant la saison du ver du cœur est indiqué, et la principale décision à prendre est de savoir quoi faire le reste de l’année (où le ver du cœur n’est pas un risque toute l’année).